Par les entrailles du Christ ! (4)

La statue du bon Monsieur Vincent dans le parc de Notre Dame de Marceille, aujourd'hui. Photo Ch. Attard

En 1873, une petite communauté de pères lazaristes reçut la garde spirituelle du sanctuaire de Notre Dame de Marceille. Il y restèrent jusqu'en 1903-05 et remplacèrent ainsi le traditionnel aumônier du lieu. Le dernier ayant été Henri Gasc. Ils assistèrent aussi, malheureusement, aux péripéties de la vente du domaine qui devaient durer près de trois ans.
Pour bon nombre de visiteurs du site et quelques chercheurs la statue représentant le père fondateur de la congrégation des prêtres de la Mission, notre bon Monsieur Vincent Depaul date de la prise de fonction de ces lazaristes et elle est souvent mise à contribution pour soutenir un peu probable séjour du Saint homme dans Notre Dame de Marceille.

Détail de la statue actuelle.  Photo Ch. Attard

Pourtant et contrairement à cette croyance, il ne s'agit pas là de la première et seule statue rendant hommage au Saint mais bien de la seconde !
Une carte postale tirée d'un phototype Labouche Frères de Toulouse, regardée avec attention, est sans équivoque à ce sujet. Je vous la présente ci-dessous en comparaison avec la statue actuelle.

Phototype Labouche frères - Coll. Ch. Attard
légendé Notre Dame de Marceille - Statue de Saint Vincent De Paul

La première statue

La statue actuelle 

Voilà bien un nouveau mystère car même les plus anciens membres de l'association diocésaine qui gère maintenant le site n'avaient pas ou plus connaissance de cette première statue.
Le recto de ma carte postale révèle un envoi le 14 janvier 1948. 
La maison Labouche dont l'atelier était installé place du Capitole à Toulouse fut constituée en 1848 par Hector François Labouche (1823-1882). Ce sont ses deux fils, Lucien et Eugène qui prirent sa suite et  se spécialisèrent, dès 1900, dans l’édition de cartes postales. La maison Labouche cessa toute activité en 1960. 
Mais cette mention manuscrite de 1948 n'assure en rien la présence de la première statue à cette date dans le parc, les cartes postales anciennes se vendant souvent jusqu'à épuisement des stocks. 

Le bassin de la Vierge et en arrière plan notre première statue - Photo ERA - Coll. Ch. Attard

Mais pour qu'elle raison ? 
Une hypothèse plausible serait l'effondrement du terre-plein qui la portait et qui, à cet endroit, est en surélévation par rapport à la pente naturelle du sol. Mais un examen du mur à l'arrière de la statue, à la fois sur la carte postale et sur le terrain aujourd'hui nous indique que cette partie ne semble pas avoir était touchée par un affaissement. 

L'appareil irrégulier du mur, fait de pierre et au sommet de briques entremêlées ne peut avoir été refait sans que cela ne se voit comme c'est effectivement le cas par ailleurs. Nos maçons actuels ne se sont par alors ennuyés à insérer de la brique parmi les blocailles.
Peut-être les membres de l'Association diocésaine qui a en garde aujourd'hui le sanctuaire pourront-ils, en faisant appel à leur souvenir ou documents, nous renseigner.
Nous n'hésiterons pas alors à transmettre leurs remarques par cette page.

Christian Attard